http://www.sortirdunucleaire.org/Soutien-Bure-appel-a-rassemblement-partout-en?origine_sujet=MOB201806
Communiqué commun - Réseau "Sortir du nucléaire",
Bure Zone Libre, BureStop55, Cedra 52, EODRA, ACDN- 22 juin
2018
Nous ne laisserons pas
Bure devenir la nouvelle affaire Tarnac !
Ce mercredi 20 juin, le mouvement
d’opposition au projet Cigéo à Bure a été frappé par la
vague de répression la plus massive que nous ayons jamais
connue en plus de 20 ans de lutte. 11 lieux militants, lieux
de vie et lieux de travail ont été perquisitionnés, des
portes ont été défoncées sans sommation, des militants jetés
à terre et menottés, des intimités ont été violées, du
matériel et des documents personnels et militants ont été
embarqués. 10 personnes de notre mouvement ont été arrêtées.
À l’heure où nous écrivons, plusieurs sont encore en garde à
vue et nous ne savons pas si elles vont être libérées ou
placées en détention.
Militant.e.s membres des associations ou
sans-étiquette, investi.e.s de longue date ou ayant
récemment fait le choix de s’installer sur le territoire
pour y vivre : dans leur diversité, les personnes arrêtées
ont en commun un fort engagement contre le projet Cigéo.
Parmi elles, on compte également un avocat de la lutte, qui
assistait nombre de militant.e.s. Son bureau a été
perquisitionné, suite à quoi il a été arrêté : or comme
l’ont rappelé 50 de ses confrères, cette arrestation porte
atteinte au droit de défendre et d’être défendu. Il s’agit
donc d’un acte extrêmement grave.
Les chefs d’accusation qui pèsent sur nos
ami.e.s sont insensés, amalgamant pêle-mêle : association de
malfaiteurs, violence en réunion, accusation d’avoir "dirigé
le black block" au G20 de Hambourg... Nous savons
trop bien à quoi rime ce délire : en réponse aux critiques
fondées formulées à l’encontre de Cigéo, à la montée d’une
exaspération légitime contre ce projet imposé, les
promoteurs du projet n’ont d’autre recours que de saisir
n’importe quel prétexte et instrumentaliser des faits
isolés pour criminaliser les opposant.e.s. Nous voyons ici
se monter sous nos yeux une nouvelle "affaire Tarnac",
dont l’objectif est de détourner l’attention des risques
réels du projet Cigéo, de construire de toute pièce des
suspects et d’affaiblir la lutte. En s’attaquant à des
personnes engagées, l’État criminalise celles et ceux qui
s’organisent et tente de semer la peur et la division dans
les milieux militants.
En réponse à cette construction politique
et policière délirante, nous réaffirmons notre unité et
notre solidarité. N’en déplaise aux promoteurs de Cigéo,
notre mouvement ne se laissera pas écraser ainsi et nos
associations ne plieront pas par peur d’être les prochaines
sur la liste.
Nous constatons qu’il n’est pas anodin que
ce coup de force survienne précisément maintenant, quelques
jours après la plus grande manifestation contre Cigéo
survenue à Bar-le-Duc depuis une douzaine d’années, marquant
un renouveau du soutien populaire à l’opposition à ce projet
qui révèle de jour en jour son infaisabilité. Alors même que
des ateliers devaient avoir lieu cette semaine à Bure pour
ancrer la mobilisation dans la durée. Si cette mobilisation
- qui prend de l’ampleur - gêne, c’est bien que le
gouvernement est aux abois ! L’État réprime aujourd’hui ce
qu’il a tenté d’étouffer pendant des années.
Il n’est pas anodin non plus que la
répression frappe alors que la filière nucléaire est en
pleine déconfiture, les failles de Cigéo ne faisant que
s’ajouter aux retards de l’EPR de Flamanville et aux
difficultés économiques d’EDF, qui poursuit sa fuite en
avant et refuse de fermer des réacteurs.
Enfin, cette vague répressive survient
alors que le gouvernement, suite à l’expulsion du Bois Lejus
et à la vague d’émotion qu’elle a suscitée, a annoncé de
nombreuses "consultations" et un débat sur les déchets
radioactifs à l’automne. De qui se moque-t-on ? Qui peut
prétendre que les conditions du débat sont réunies, alors
que des personnes fortement impliquées contre Cigéo sont
jetées en garde à vue pendant des jours et blessées dans les
manifestations ?
Nous ne nous laisserons pas intimider. Nous
appelons toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans
cette lutte à dénoncer cette répression et à ne pas être
dupes des discours du gouvernement.
Nous appelons d’ores et déjà à des
rassemblements de protestation et de solidarité mercredi
prochain 27 juin dans toute la France à partir de 19h pour
soutenir nos ami.e.s, les modalités pratiques seront
précisées au fur et à mesure.
La répression ne nous fera pas taire,
nous sommes solidaires !
Déchets radioactifs : ni à Bure, ni
ailleurs. Ne pas enfouir, arrêter d’en produire !
On ne nous atomisera jamais !
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